Tromelin, l'île des esclaves oubliés
Parti de Bayonne en novembre 1760 pour rejoindre l’île de France (ancien nom de l’île Maurice), l’Utile, navire de la Compagnie françaises des Indes orientales, fait naufrage quelques mois plus tard au milieu de l’océan Indien, avec à son bord 160 esclaves malgaches achetés en fraude. L’équipage regagne Madagascar sur une embarcation de fortune, laissant 80 esclaves sur l’îlot désert, avec la promesse de revenir bientôt. Quinze ans plus tard, une corvette gagne enfin l’île pour secourir les derniers survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.
Vue de l'exposition, © photo L. Gauthier, mairie de Bordeaux
À travers le naufrage et la survie des rescapés de l'Utile, c'est un pan de l'histoire maritime et la question de la traite et de l'esclavage dans l'océan Indien qui sont abordés. Cette exposition est aussi l'occasion de présenter les résultats des travaux conjoints, terrestres et sous-marins, du groupe de recherche en archéologie navale (Gran) et de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) aux abords de l'île. En effet, l'étude de ce naufrage et de la vie des rescapés a fait l'objet d'une recherche pruridiciplinaire, afin d'élucider les circonstances du drame et de documenter au mieux les conditions de vie des survivants.
© vidéo station-ausone.com
La découverte d'un grand nombre de documents d'archives permet d'éclairer le contexte historique, l'armement, le voyage et les circonstances du naufrage. Mais dès le départ des Français de l'île, il n'y a plus de témoignages permettant de documenter les conditions de vie des esclaves Malgaches. C'est grâce à l'archéologie que leur histoire se livre enfin et dévoilant en partie leur survie durant 15 ans sur une île perdue au milieu de l'océan.
Ici, vous trouverez l'article de France 3 sur le sujet accompagné de vidéos de Max Guérout et Thomas Romon.
L’exposition, conçue par le Musée d’histoire de Nantes et l’Inrap, Institut national de recherches archéologiques préventives, relate l’incroyable histoire de ces esclaves oubliés, à partir des recherches historiques, archéologiques et environnementales menées depuis 2006 par l’archéologue Max Guérout et son équipe.
Retrouvez le dossier de presse de l'exposition
© photo V. Laroulandie, CNRS
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Jeudi 23 mars 2017
Concert au Rocher de Palmer
Zanmari Baré et Danyèl Waro
Dimanche 26 mars 2017
14 h, Visite commentée Tromelin à deux voix
15 h 30, Visite commentée Tromelin
15 h 30, Projections :
1000 heures à Tromelin, de Lauren Ransan. 2014, 38 min
Les esclaves oubliés de Tromelin, de Thierry Ragobert. 2010, 52 min
16 h - 17 h 30, Rencontre avec Sylvain Savoia et séance de dédicaces de son album Les esclaves oubliés de Tromelin
Mardi 4 avril 2017
Conférence "Le péril et la promesse. Naufrages et îles désertes en littérature : de la Renaissance au XVIIIe siècle", avec Jean-Paul Engélibert, professeur de littérature comparée à l'Université Bordeaux MontaigneJeudi 13 avril 2017
Conférence "Avis de tempête : la peinture de marine au XIXe siècle"
avec Régine Bigorne, responsable du musée GoupilMardi 7 mars 2017
Conférence "Témoignages archéologiques des populations de Mayotte (Archipel des Comores) : entre archéologie et conservation", avec Patrice Courtaud, PACEA UMR 5199 CNRS, Edouard Jacquot, Conservateur Régional de l’Archéologie, Direction des Affaires Culturelles de l'océan Indien, (sous reserve : Henri Daniel Liszkowski, Historien, Société d’Histoire et d’Archéologie de Mayotte)Mardi 14 mars 2017
Conférence "La faune de Tromelin : ressources alimentaires et techniques pour les « esclaves oubliés », avecVéronique Laroulandie, chargée de recherche CNRS, laboratoire PACEA, Université de Bordeaux
Commissariat scientifique : Max Guérout, Groupe de Recherche en Archéologie Navale et Thomas Romon, Institut national de recherches archéologiques préventives.